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Biofertilisants et biostimulants microbiens : acteurs incontournables de la santé des sols et des cultures

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Le marché des biostimulants microbiens est en pleine croissance. Ces «bons» microbes du sol s’associent aux champignons mycorhiziens pour extraire de la matrice de sol, métaboliser et rendre disponibles pour les racines tous les nutriments essentiels.

Un sol en bonne santé est constitué de milliards d’organismes vivants plus ou moins visibles à l’oeil nu. Sous nos pieds, cette vie trépidante est primordiale pour maintenir la fertilité du sol et nourrir les plantes, en particulier celles d’intérêts agricole et horticole. Malheureusement, les pratiques agricoles conventionnelles l’ont progressivement détruite ou fortement fragilisée. Il est donc plus que temps d’en prendre conscience et de favoriser des pratiques qui la respectent.

Les symbioses mycorhiziennes

Certains micro-organismes se sont associés aux plantes au cours de l’évolution sous forme de symbioses caractérisées par des structures spécifiques. Parmi les différentes symbioses mycorhiziennes, la plus ancienne et la plus répandue est la symbiose mycorhizienne arbusculaire, associant des champignons microscopiques et la plupart des familles d’herbacées. Grâce aux réseaux d’hyphes souterrains des champignons, la plante bénéficie d’un accès privilégié aux nutriments et à l’eau du sol et d’une protection accrue contre les stress et les pathogènes, ce qui modifie toute sa biochimie.

Les réseaux de champignons mycorhiziens, autour desquels gravitent des biofilms bactériens, structurent le sol en profondeur. Un sol biologiquement sain et riche permet donc aux plantes cultivées d’être plus nutritives et plus saines, ce qui peut faire toute la différence en cas d’attaque ou de conditions climatiques difficiles.

Biofertilisants et biostimulants microbiens en agriculture et en horticulture

Les inoculants mycorhiziens sont des biofertilisants majeurs, nécessaires pour la préservation de la vie du sol. Il est recommandé de réduire au minimum les pratiques culturales qui détruisent les réseaux mycéliens, notamment le labour, en laissant la vie du sol faire le travail de structuration et d’aération du sol. Parallèlement, pour favoriser leur action, il est essentiel de réduire au minimum l’emploi de fertilisants chimiques et de pesticides. Considérant la courte saison de culture en climat nordique, les bénéfices de la mycorhization ne peuvent s’exprimer que si elle s’installe tôt à l’émergence des plantules, d’où l’intérêt d’ajouter des inoculants aux semis.

Le marché des biostimulants microbiens est en pleine croissance. Ces « bons » microbes du sol s’associent aux champignons mycorhiziens pour extraire de la matrice de sol, métaboliser et rendre disponibles pour les racines tous les nutriments essentiels. Certains d’entre eux sont cultivés en laboratoire et vendus déshydratés, sous forme de poudre.

Vers des pratiques culturales plus saines et nutritives

Pour accroître et restaurer la santé des sols et des cultures, l’agriculture durable doit donc préserver la biodiversité des plantes et des micro-organismes du sol, en évitant au maximum de laisser le sol à nu entre les cultures et en le travaillant le moins possible. C’est pourquoi les pratiques culturales durables privilégient les semis de cultures de couverture et/ou intercalaires, le semis direct ou le travail réduit, l’agroforesterie et la rotation des cultures annuelles. De plus, l’adoption de techniques saines diminue les besoins en intrants chimiques, polluants et nuisibles à la santé des écosystèmes comme des humains. Il s’agit finalement de compter le plus possible sur la vie du sol et sur les diverses formes d’engrais biologiques pour enrichir nos sols en azote et en phosphore plutôt que sur l’agrochimie de synthèse, qui la détruit.

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Cet article a été diffusé dans La Terre de chez nous du 20 mars 2024.

© Journal L'Oie Blanche

Christine Lethielleux-Juge, PH.D.
Professeure associée à l’Université Laval et à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, directrice scientifique chez Irrigation Norco, consultante scientifique mycorhizes et biofertilisants agricoles, formatrice à la  Formation continue à l’ITAQ

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